Sentiments primaires

SMS noctambules

Il est 3h lorsque je commence à écrire ce message. Ça ne va pas. Mes angoisses me rattrapent. Toutes celles que je chasse la journée, une en particulier. C’est comme si la nuit me rendait plus vulnérable. Comme si elle percait ma carapace. De fidèle amie, deviendrait-elle pire ennemie, elle aussi ?

J’ai ce manque qui m’habite, ce vide. Comme toujours, tu me diras… mais ce soir, j’ai comme l’impression que je ne le supporterais pas seule. Et c’est le cas. Pas de larme, pas de crise d’angoisse, pas de terreur apparente. Juste un simple gouffre au milieu de la poitrine. Là où tombent, là où sont tombées bien trop de choses… alimentant son appétit vorace.

Ma prose s’envole et s’égare, alors que j’avais l’intention de ne t’écrire qu’un simple SMS…

Je me suis couchée à 2h, exténuée et à deux doigts de m’endormir devant mon épisode de One Punch Man. Je me suis dis que c’était bon. J’étais prête à dormir.

Mais non…

Ma vigilance retombe et les angoisses fusent. Me voilà alors plutôt prête à affronter une énième insomnie.

J’ai essayé de te réveiller, tout doucement, trop doucement… en tirant sur ton t-shirt, comme je le fais des fois, quand je veux te demander quelque chose. J’ai essayé plusieurs fois, mais sans parvenir à t’arracher du sommeil dont tu as la chance de jouir… alors oui si j’avais vraiment voulu te réveiller, j’y serai parvenu. Mais j’avais surtout besoin d’un instant magique. Un instant où tu aurais pu sentir ma détresse, tout prêt de toi, te réveiller et me consoler. Comme cette fameuse fois à la cité u, si tu t’en souviens, lorsque j’avais fais un cauchemar en pleine nuit, que je t’avais envoyé un SMS et que, à ma plus grande surprise, tu m’avais répondu. C’est comme si tu avais senti ma détresse, malgré tous ces kilomètres qui nous séparaient, car on sait tous les deux qu’il te faut bien plus qu’un bruit de vibreur de téléphone pour te réveiller.

3h25. J’ai fait une pause toilette, en charmante compagnie : Chaton, comme à son habitude.
Me revoilà dans le lit. Mes quintes de toux reprennent. Toujours la nuit. Quelque chose de psychosomatique sans doute…

Reprenons…

Juste une étreinte. Voilà. Un léger appel à l’aide, et un réconfort assuré. Une étreinte dans tes bras chauds et protecteurs, quelques paroles tendres, quelques souffles dans le cou, quelques baisers, quelques caresses, quelques....
Et d’une étreinte réconfortante se mêle douceur, sensualité et… désir…
Un désir protecteur. Un désir qui me chochotte tendrement à l’oreille "ne t’en fais pas. Je suis là."

Ne te méprends pas toutefois. Ce message n’est en rien un reproche. Simplement ce dont j’ai envie. Là, maintenant. Quelque chose de magique. Qui se ferait sans vraiment que je ne le demande. Juste parce qu’on en aurait envie, tous les deux, en même temps.
Cette magie. Cette fusion qu’on avait avant. Ce désir constant. Ces baisers et ces caresses posés exactement là où on les attend. Ce melange parfait de nos deux corps. Cette sensualité moite. Ce désir palpable. Cet amour orgasmique.
Voilà ce que mon corps te réclame, voilà ce que mon esprit te hurle…

Voilà ce que mon vide aspire.