Sentiments primaires

"Ça"


J’ai recommencé il y a peu...
Couper, trancher, saigner.

Ce besoin qui finalement n’avait pas disparu.

Des années que la lame ne m’avait pas appelé.

Mais ce soir là, il le fallait. La tentation était trop forte.

Ce besoin que personne ne comprend vraiment. Sauf les gens qui le font eux aussi.

Ce n’est pas un appel au secours. Ce n’est pas pour montrer aux autres que l’on va mal.

Du moins, pas moi. Pas cette fois-ci…

Je l’ai caché la première journée. J’ai mis des manches longues malgré la chaleur.

Mais le moment fatidique est arrivé. J’ai essayé le corset qu’il m’a offert. Je lui ai demandé de l’aide pour le serrer. Et il a vu. J’ai vu, dans le reflet du miroir, une expression étonnée dans son regard. Étonnée, mais surtout triste… Mais il n’a rien dit. Il a fait comme si de rien n’était… Et moi aussi.

Je suis contente qu’il n’ai rien dit. Je ne suis pas fière de ça... Et puis il n’y a rien à dire. J’ai voulu exprimer cette déception envers moi-même. La lame m’appelait. Je voulais l’ignorer. Mai je sentais déjà son contact froid contre mon bras. J’avais besoin de ce contact physique avec elle.

Et pourtant, une fois la peau mutilée, ça n’a rien d’agréable. Ça fait mal. Oui. C’est le but.

Il fait chaud et je vais devoir cacher ça. Le temps que ça cicatrise… Ça ne laissera pas de marque. Je n’ai pas coupé assez profond.

Pas cette fois...

*soupir*